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La Chèvre de Monsieur Seguin

La chèvre de Monsieur Seguin - 2 - illustration

Illustration d’une nouvelle pour la jeunesse

La Chèvre de Monsieur Seguin ; Lettres de mon moulin ; Alphonse Daudet

  • Dessin à l’encre de Chine
  • Peinture au café, à l’aquarelle et aux encres végétales

Scène 1 : l’appel de la montagne

La chèvre de Monsieur Seguin - 1 - illustration

M. Seguin se trompait, sa chèvre s’ennuya. Un jour, elle se dit en regardant la montagne :

– Comme on doit être bien là-haut ! Quel plaisir de gambader dans la bruyère, sans cette maudite longe qui vous écorche le cou !… C’est bon pour l’âne ou pour le bœuf de brouter dans un clos !… Les chèvres, il leur faut du large.

À partir de ce moment, l’herbe du clos lui parut fade. L’ennui lui vint. Elle maigrit, son lait se fit rare. C’était pitié de la voir tirer tout le jour sur sa longe, la tête tournée du côté de la montagne, la narine ouverte, en faisant Mê.!… tristement.

La Chèvre de Monsieur Seguin, dans les Lettres de mon Moulin d’Alphonse Daudet (1869)

Scène 2 : l’escapade

La chèvre de Monsieur Seguin - 2 - illustration

Et les fleurs donc !… De grandes campanules bleues, des digitales de pourpre à longs calices, toute une forêt de fleurs sauvages débordant de sucs capiteux !…

La chèvre blanche, à moitié soûle, se vautrait là-dedans les jambes en l’air et roulait le long des talus, pêle-mêle avec les feuilles tombées et les châtaignes… Puis, tout à coup elle se redressait d’un bond sur ses pattes. Hop ! la voilà partie, la tête en avant, à travers les maquis et les buissières, tantôt sur un pic, tantôt au fond d’un ravin, là haut, en bas, partout… On aurait dit qu’il y avait dix chèvres de M. Seguin dans la montagne.

La Chèvre de Monsieur Seguin, dans les Lettres de mon Moulin d’Alphonse Daudet (1869)

Scène 3 : l’aube

Oh ! pourvu que je tienne jusqu’à l’aube…

L’une après l’autre, les étoiles s’éteignirent. Blanquette redoubla de coups de cornes, le loup de coups de dents…

Une lueur pâle parut dans l’horizon… Le chant du coq enroué monta d’une métairie.

– Enfin ! dit la pauvre bête, qui n’attendait plus que le jour pour mourir ; et elle s’allongea par terre dans sa belle fourrure blanche toute tachée de sang…

Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea.

La Chèvre de Monsieur Seguin, dans les Lettres de mon Moulin d’Alphonse Daudet (1869)

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